Alex, 22 ans, étudiant à Lyon
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"Après les résultats des élections, je suis descendu à la manif en centre-ville, place Bellecour. Je descendais manifester, pas casser quoi que ce soit. Nous nous sommes retrouvés sur un pont, sous lequel se trouvaient les militants UMP réunis sur une péniche. Certains des manifestants ont commencé à leur jeter des objets divers. J'ai quitté ce groupe pour ne pas être assimilé aux casseurs.
Les policiers commencent à utiliser leurs flashballs dans tous les sens, et à interpeller des manifestants. Je cherche à aider une jeune fille qui va se faire interpeller, et dans un mouvement brusque, je fais tomber une policière qui en tentant de freiner sa chute se fait une contusion au poignet. Je tiens à souligner que je regrette cet acte, et que mon intention n'était pas de la blesser.
J'ai ensuite été interpellé, amené au commissariat et accusé de de 'violence et de rébellion' à l'encontre d'une 'personne dépositaire de l'autorité publique', de surcroît avec 'arme par destination' - une accusation que je conteste. Au commissariat, j'ai été correctement traité. Mais j'ai ensuite été interrogé plusieurs fois, longtemps, et ils voulaient me faire dire que j'avais 'roué de coups' la policière. A bout de nerfs, j'ai signé des papiers dans lesquels je reconnais lui avoir 'asséné de légers coups de pieds' alors qu'elle était à terre.
Je n'ai pas subi de violences physiques, mais 'uniquement' psychologiques et morales. Certains policiers prenaient un malin plaisir à donner des coups sur la porte des cellules afin de nous empêcher de dormir. J'en entendais certains faire des blagues douteuses (il y était question de 'charter') sur des clandestins qui étaient là.
Je suis ensuite passé en comparution immédiate et j'ai été condamné à trois mois de prison ferme malgré mon casier judiciaire vierge et 1 000 € d'indemnités et de frais d'avocat pour la partie civile. Le juge lui-même a affirmé que c'était 'une peine exemplaire' et 'sévère'.
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