«Piste». La citation du rapport par la garde des Sceaux a jeté un froid. Y compris dans son propre camp. «J’avais entendu dire que c’était en réflexion, explique, Jean François Copé, le patron des députés UMP. Mais c’est un sujet qu’il faut discuter.» Discussion qu’il n’a manifestement eue ni avec la ministre, ni son entourage. «On aurait peut-être pu s’en passer, note un député UMP. Déjà qu’on est obligés de signer des pétitions pour sauver Rachida Dati…»
La gauche, via Arnaud Montebourg, a immédiatement dénoncé une «justice de classe» : «C’est comme si après avoir imposé une taxe sur les malades, on imposait une taxe sur les victimes.»
A la reprise des débats, dans l’après-midi, opération rétropédalage, orchestrée par le cabinet de la garde des Sceaux: «C’est une piste, le dossier n’est pas ouvert.» «Entre nous, le ticket modérateur existe déjà, justifie mollement l’UMP Philippe Houillon. L’AJ est déjà modulée.»
Ni cette nouvelle boulette, ni la bataille contre la carte judiciaire n’ont empêché l’adoption du budget de la justice, par 136 voix contre 81. Après des heures de débats assez saignants, dans un hémicycle étonnamment rempli pour une séance de jeudi après-midi, qui plus est un jour de grève. Toute l’après-midi, on a assisté à une visite de la France des tribunaux, de Bressuire, à Loudéac, en passant par Villefranche-de-Rouergue ou Aubusson, par des députés (droite et gauche confondues) poussant le raffinement à détailler les temps de transport par la route en cas de suppression de ces tribunaux.
Rurales. Les députés de circonscriptions rurales de gauche, comme Montebourg, ont accusé la ministre de créer un «désert judiciaire»: «Le monde rural se souviendra longtemps des mauvaises manières que vous lui faites.» En quittant le Palais Bourbon, l’entourage de Rachida Dati lui a fait remarquer que l’usage veut que l’on salue les députés, notamment d’opposition. Elle n’a pas trouvé grand monde pour accepter sa main tendue .
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